Un Travelling Iconoclaste #01
Au sein de l’exposition Isotopia Pacifica, cette première version d’un Travelling Iconoclaste se trouve dans une salle autonome et prend la forme d’une machine de vision pour un spectateur.
Le dispositif visuel est adossé au mur. Le spectateur s’installe, positionne sa tête dans un casque prévu à cet effet a n d’ajuster son regard dans la bonne direction. Un écran est au fond du dispositif. Le spectateur est ensuite guidé par une série de sons et de textes qui l’amènent petit à petit vers la vidéo principale. J’ai choisi de créer quatre vidéos différentes qui sont projetées à tour de rôle après chaque visite. Le cycle Isotopia est une fiction dans laquelle je me mets souvent en scène, il m’a donc paru judicieux de continuer dans cette lignée. J’ai donc décidé que le paysage serait mon propre corps que j’ai mutilé et déformé. La vidéo est la résultante d’un mouvement de caméra dans une image compo- site de très grand format. J’ai entrepris de prendre mon corps nu en photo, organe après organe, membre après membre, puis de les rassembler de façon libre a n de créer des gisants sans identité, ni sexe.
Pour réaliser le traveling qui va révéler petit à petit l’enfer de ce corps, j’ai fait un zoom arrière sur ces images xes en partant de l’épiderme pour nir sur le corps tout entier. Le spectateur va grâce au dispositif, effacer l’image, en laissant à chaque zone regardée un point noir grossissant à mesure que la vidéo se déroule. Plus le corps est révélé et moins le spectateur peut donc le voir. Il laisse apparaître des tâches similaires aux brûlures générées par les anciennes pellicules 35mm lors d’un échauffement trop intense du projecteur.